Pour une écologie de justice et de solidarité
Campagne d’écologie populaire
L’urgence écologique n’est plus à démontrer. Nos modes de production et de consommation ne sont pas compatibles avec la finitude des ressources. De même, le dérèglement climatique, le besoin de préserver la biodiversité et la nécessité de trouver des solutions pour les réfugiés climatiques ne font que renforcer ce constat.
Et pourtant !
Et pourtant il apparaît, au regard d’éléments tangibles, que la prise de conscience et le passage à l’action ne sont pas à la hauteur de cet enjeu vital pour la planète, le vivant et bien sûr l’humanité. Les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants tandis que la Belgique et l’Europe ne parviennent pas à respecter les objectifs fixés dans le cadre du protocole de Kyoto, puis des accords de Paris.
De même, au sein de la société et dans les propos de nombreux dirigeants politiques, le climato scepticisme a le vent en poupe. Cette tendance de fond se confirme à nouveau en 2024 lors des élections européennes, avec la débâcle des partis écologistes, en Belgique et ailleurs sur le continent, et avec la percée de partis de droite et d’extrême droite pour qui l’enjeu écologique est loin d’être une priorité.
Des politiques écologiques peu populaires
Il faut le constater, l’écologie n’est pas populaire, pas suffisamment en tous cas. Nous pouvons cependant prêter un double sens à cette formule :
- D’une part, l’écologie est encore loin de faire l’unanimité aujourd’hui : les mesures nécessaires et la thématique même ne sont pas assez considérées comme prioritaires par nos sociétés ;
- D’autre part, les propositions politiques actuelles ne tiennent trop souvent pas compte des classes populaires, provoquant régulièrement colère et manque d’adhésion.
C’est donc une double réalité face à laquelle nous entendons agir dans le cadre de nos prochaines campagnes d’éducation permanente.
D’une part, il s’agit de sensibiliser encore et toujours, pour convaincre, rappeler et insister sur la nécessité d’aller vers des sociétés décarbonées et respectueuses de l’environnement. Par ailleurs, et nécessairement dans le même temps, il est urgent de proposer une approche de l’écologie qui réponde aussi aux préoccupations légitimes de toutes et tous.
Un triple constat
Car effectivement, un triple constat doit être porté, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international, concernant le rapport des classes populaires à l’écologie :
- Les classes populaires et les personnes les plus défavorisées sont celles qui subissent le plus les dégradations climatiques et écologiques.
- Les classes populaires sont pourtant aussi celles qui ont le mode de vie le moins néfaste en termes d’écologie, bien souvent du fait de leurs conditions matérielles.
- Enfin, c’est généralement la partie la plus défavorisée de la population qui se voit le plus régulièrement suspectée d’un mode de vie non-écologique, dans l’imaginaire collectif et les discours politiques .
Comment agir à travers la campagne ?
D’une part, il faut mobiliser ou remobiliser nos publics autour des enjeux écologiques, en leur redonnant une place centrale dans les enjeux collectifs. Mais pour que ce soit possible et souhaitable pour toutes et tous, il faut aussi que l’écologie soit et devienne populaire, en prenant en compte les réalités des milieux populaires.
Pour aller dans ce sens, l’écologie doit être nécessairement collective, accessible, et synonyme d’un mieux-vivre, avec une attention spécifique pour celles et ceux qui subissent les trois dominations, en renforçant les services publics et leur accès (notamment en santé, alimentation, logement, transports…). Ces éléments vont aussi dans le sens de notre congrès, notamment à travers l’action à mener autour des questions de transition et du postcapitalisme.
Dans ce cadre, il est urgent de déconstruire différents mythes. Le premier est l’illusion que nous pouvons continuer à maintenir nos modes de production et de consommation sans porter atteinte à l’existence même de la planète. L’autre grand mythe à combattre, c’est qu’il n’y a pas d’autres chemin pour l’écologie que la culpabilisation individuelle et la privation imposée, spécifiquement pour celles et ceux qui vivent déjà une forme de sobriété non-choisie mais bien réelle.
C’est pourquoi nous vous avons proposé une série d’ateliers sur la déconstruction des systèmes alimentaires. Le dernier atelier aura lieu le 18 septembre. Si vous souhaitez y participer, découvrez le programme complet sur notre site internet : https://moc-wapi.be/Ateliers-deconstruisons-les-systemes-alimentaires-pour-mieux-agir
Nous vous invitons également à notre Festival ECO MOC, le 18,19 et 20 septembre au Jardin du Crampon : https://moc-wapi.be/FESTIVAL-ECO-MOC
Ce sera un moment pour se retrouver, échanger, réfléchir ensemble et partager des idées sur la façon dont nous pouvons rendre l’écologie accessible à tou·te·s, en respectant la planète… et nos porte-monnaies !